L’âge idéal pour commencer le jeu d’imitation chez les enfants

Certains enfants reproduisent des gestes observés chez les adultes avant même de savoir parler, tandis que d’autres semblent ignorer les jeux d’imitation jusqu’à l’entrée à l’école. Les recommandations des pédiatres diffèrent parfois de celles des éducateurs de la petite enfance, ce qui complique le choix du bon moment pour proposer ce type d’activité.

Des études récentes mettent en lumière des étapes clés du développement qui influencent la capacité à imiter, ainsi que des différences notables selon l’environnement familial. La sélection du jeu d’imitation doit donc s’appuyer sur l’âge mais aussi sur le rythme propre à chaque enfant.

Comprendre les grandes étapes de l’imitation chez l’enfant

Le jeu d’imitation ne relève pas d’un simple passe-temps pour les plus jeunes. Il représente un jalon déterminant dans la croissance. Dès les premières semaines, l’enfant observe, scrute, puis tente de reproduire gestes, mimiques, voire intonations. On parle alors d’imitation néonatale : c’est là que les neurones miroirs entrent en scène, véritables moteurs de l’apprentissage chez le tout-petit. Les adultes, qu’ils le veuillent ou non, deviennent aussitôt modèles, pour les gestes quotidiens comme pour les attitudes plus fines.

Aux alentours de la première bougie soufflée, l’enfant passe à l’imitation directe. Concrètement, il reproduit une action face à la personne qui la réalise. Une maman verse de l’eau, l’enfant saisit la tasse et tente, à sa façon, de l’imiter. Cette étape progresse lentement, portée par les avancées motrices et intellectuelles. Vers 18 à 24 mois, un nouveau cap se profile : la pensée symbolique apparaît, permettant à l’enfant d’imiter même lorsque le modèle n’est plus là. C’est l’ère de l’imitation différée, qui suppose que l’enfant garde en mémoire l’action observée et qu’il parvienne à la rejouer plus tard, sans support immédiat.

Le jeu d’imitation s’intègre dans l’ensemble vaste du jeu symbolique. À ce stade, l’enfant ne se limite plus à reproduire mécaniquement : il invente des rôles, imagine des scènes, s’essaie à la représentation. Mémoire, langage, imagination s’entremêlent. Le jeu symbolique devient alors un terrain d’exploration de soi, des autres et du monde. Ses formes, ses scénarios, ses supports, tout évolue avec l’âge, dessinant une trajectoire singulière d’acquisitions et de découvertes.

À quel âge proposer les jeux d’imitation et lesquels choisir ?

Dès les premiers mois, une curiosité pour l’imitation s’exprime chez le bébé. Le moindre sourire esquissé, la main qui s’agite en réponse à un signe, sont des indices frappants de cet élan spontané. Entre 18 et 24 mois, l’enfant franchit une étape grâce à la pensée symbolique : il devient prêt à explorer des jeux structurés. C’est le moment idéal pour introduire des jouets d’imitation, véritables compagnons de son développement.

Voici quelques exemples de jeux à proposer, adaptés à chaque phase de cette découverte :

  • Les poupées, dînettes et marionnettes pour rejouer les scènes du quotidien et s’approprier les gestes observés autour de soi.
  • Les cuisines miniatures, stands de marchande, outils de bricolage ou déguisements permettent d’explorer des rôles variés, d’imaginer d’autres univers et d’expérimenter la vie d’adulte en miniature.
  • Les garages, casernes de pompiers, ou fermes offrent des supports pour inventer des histoires, échafauder des scénarios de plus en plus complexes et développer le langage.

Les crèches et écoles maternelles intègrent ces jeux dans leurs espaces, conscients de leur valeur éducative. À la maison, chaque situation familiale, du repas à la corvée de linge, devient un terrain d’imitation. Les livres, dessins animés et films jeunesse, eux aussi, nourrissent l’imaginaire et inspirent de nouveaux jeux. Entre deux et six ans, le jeu symbolique ne cesse de s’enrichir : costumes de super-héros, personnages imaginaires, accessoires variés, tout contribue à renforcer la créativité, le langage et la compréhension des interactions sociales.

Enfants en jeu de rôle avec kits médicaux dans une classe

Les bénéfices concrets des jeux d’imitation sur le développement de votre enfant

Le jeu d’imitation s’impose comme un véritable moteur d’apprentissage. En reproduisant ce qu’il observe chez l’adulte, l’enfant active ses capacités cognitives : il enregistre, analyse, adapte. Les scénarios de cuisine, de magasin ou de bricolage mobilisent la mémoire, invitent à résoudre des petits défis et sollicitent la pensée symbolique dès les 18-24 mois.

Sur le plan social, ces jeux jouent le rôle de terrain d’essai. L’enfant devient parent, commerçant ou super-héros, et assimile peu à peu les codes sociaux. Il apprend à patienter, négocier, écouter, gérer des conflits naissants. Les échanges avec d’autres enfants et avec les adultes enrichissent le langage, multiplient les interactions et aiguisent la compréhension des émotions.

Ces activités soutiennent également la motricité fine. Manipuler une petite vaisselle, enfiler un costume, servir un repas imaginaire : chaque geste contribue à la coordination main-œil et à l’autonomie. L’aspect émotionnel ne doit pas être sous-estimé : jouer différents personnages permet à l’enfant d’apprivoiser ses peurs, ses envies, ses frustrations. Cette mise à distance ludique favorise une meilleure gestion des émotions, participe à la construction de la personnalité et renforce l’estime de soi.

Grandir, c’est aussi s’essayer, tâtonner, inventer. Et si l’imitation était, finalement, la première porte d’entrée vers toutes les aventures de l’enfance ?

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